J'ai commencé par sculpter le savon et la cire avant même d'installer une quelconque réflexion sur ce que pouvait être l'art. En 2004, j'ai decidé de travailler une matière plus noble. C'est ainsi qu'en Inde,  j'ai découvert la pierre auprès d'artisans. Ces derniers m'ont permis de l'approcher, de la démystifier et de comprendre qu'à force de patience, elle m'était accessible.
Je la regarde et poursuis sa veine comme on caresse les courbes d'une femme. Sa ligne me montre le chemin. Je ne suis pas décisionnaire. Je plonge dans la découverte d'elle-même et de moi-même.

Bruts, nous nous polissons dans la sensualité du geste. Dans un corps à corps, elle et moi travaillons à notre mise en abîme. Nous faisons surgir l'essence, le meilleur de ce que nous pouvons bâtir ensemble avec toutes nos imperfections. Naissent des formes méditatives et abstraites, des miroirs de l'âme.

Je souhaite que ceux et celles qui découvrent mon travail partagent des sensations similaires, revivent les émotions les plus fortes, les plus infimes et se dévoilent à eux-mêmes.
La pierre ne m'appartient pas.
Elle est universelle
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René Kubiak,
sculpteur sur pierre, à Lille